Qu’est-ce qui vous inspire ?
Mes sources d’inspiration viennent souvent de la mer, comme avec mon château « bulot ». En général, j’associe une forme ou un animal à une histoire. J’essaie toujours d’avoir un début de récit qui me sert de point de départ pour créer. Souvent, j’ai une idée : je construis une histoire autour, puis je réalise un croquis, qui devient un véhicule ou un concept. Je fais tout de A à Z. J’essaie de limiter les interventions extérieures et de maîtriser un maximum de savoir-faire moi-même. Il m’arrive aussi d’incorporer des morceaux d’objets recyclés.
Mes créations naissent généralement d’une idée simple. Par exemple : je me dis « tiens, je vais faire un bulot ». Puis : « un bulot qui se déplace ». Ensuite : « à quoi ça pourrait servir ? » Et petit à petit, l’objet prend forme dans mon imaginaire. Dans ce cas-là, je me suis imaginé une promenade sur la plage, et le bulot est devenu un camping-car à vapeur.
Parfois, l’objet part d’une histoire ; parfois, c’est l’histoire qui naît de l’objet. Ensuite, les idées se déclinent, se transforment.
J’aime bien garder une certaine cohérence réaliste, même dans l’imaginaire. Par exemple, les dates que j’indique sur les cartels (1898, 1878, etc.) doivent correspondre à des époques précises. Je m’inspire des avancées technologiques de la période 1850-1900, et j’essaie de rester crédible par rapport à ces références.
Quand j’attribue des noms à mes personnages, ce sont souvent des clins d’œil aux romans de Jules Verne, un univers que j’admire énormément. Jules Verne s’inspirait lui aussi des technologies de son temps, et ses machines fonctionnaient avec une logique bien à lui. J’essaie parfois de créer des liens entre mes histoires, de les relier dans un même univers.
Les noms de mes œuvres, quant à eux, viennent souvent du latin, notamment de noms d’animaux (comme Sternoptyx).
Mon parcours
J’ai fait beaucoup de choses avant de savoir ce que je ne voulais pas faire.
J’ai commencé par l’informatique industrielle. Mon père et mon grand-père étaient de grands bricoleurs, et cela m’a beaucoup influencé. J’ai été profondément marqué par le Musée de la Marine, ainsi que par le dessinateur Tardi (Adèle Blanc-Sec), avec ses illustrations en gravures qui m’ont laissé une forte impression.
L’informatique industrielle ne me convenait pas totalement — ce n’était pas assez manuel — mais j’en ai conservé des compétences utiles : la conception de plans, la modélisation 3D, etc. Ensuite, j’ai touché un peu à tout : modélisme, bâtiment, plomberie… Tous ces savoir-faire me servent aujourd’hui dans mes créations.
Cela fait maintenant un peu plus de dix ans que cette activité est devenue mon métier principal. Je fais énormément de croquis avant de passer à la phase de fabrication. C’est un processus complet, où chaque étape nourrit la suivante.